Pour un journaliste, voir mourir un titre laisse toujours un sentiment amer. Mais signer l’épitaphe du journal que mon arrièregrand-père a créé prend encore une autre dimension. Celle d’enterrer un parent.
Pardonnez-moi l’utilisation de la première personne du singulier, mais j’estime qu’il eût été indécent de me draper dans la fonction du plumitif de basses œuvres, usant du «nous inclusif», pour tenter de partager un sentiment, somme toute, très personnel.
Même si je n’y ai jamais travaillé, Le Messager a probablement agi comme révélateur du métier que j’ai le bonheur d’exercer librement depuis près de trente ans maintenant. En poussant pour la première fois la porte de l’imprimerie de Châtel-Saint-Denis dans les années 1980 en compagnie de mon oncle journaliste, c’est tout un univers…
