PRÉFECTURE VEVEYSE
François Genoud est le seul candidat à sa succession à la préfecture de la Veveyse. A deux semaines des élections cantonales du 7 novembre, le Grangeois de 51 ans évoque le passé et l’avenir du district.
Au soir du 7 novembre 2021, François Genoud sera réélu en tant que préfet de la Veveyse. Seul en lice, l’ancien enseignant de 51 ans se dirige vers un score soviétique. Il juge son bilan «positif» et se projette déjà en 2022.
Pour rappel, François Genoud avait gagné sa place au château en 2016 en battant le candidat UDC-PAI Eric Berthoud avec 69% des suffrages. Précédemment, Gaétan Emonet (PS) et Yvan Hunziker (PLR) n’avaient pas passé l’écueil du premier tour.
Avant les élections cantonales, le préfet de la Veveyse nous parle de son premier mandat et évoque la suite à son poste. «Ce sera l’occasion de poursuivre l’union des forces de la Veveyse.» Financements communaux, aménagement régional et renforcement des associations intercommunales rythmeront la prochaine législature. Interview.
Quel bilan tirez-vous de votre premier mandat en tant que préfet de la Veveyse?
François Genoud. De manière générale, je le trouve positif. A titre personnel, j’ai découvert un poste très intéressant et prenant. Au niveau de l’apprentissage, j’ai assimilé de multiples nouvelles connaissances. Cette fonction m’a également permis de mener à bien des projets qui concernent la Veveyse dans son entier.
Vous souvenez-vous de vos premiers jours au château?
La passation de pouvoir dans les préfectures se fait toujours rapidement. Je me souviens que les premiers temps, je ressentais le poids énorme qui pesait sur les épaules du préfet. Sans compter les adaptations dues au changement de vie et de métier. Ensuite, la motivation a pris le dessus.
Est-ce que votre expérience en tant que syndic de Granges vous a aidé durant ce mandat?
Elle m’a permis d’entamer plus facilement mon nouveau poste, c’est sûr. Mes treize ans à l’Exécutif, dont onze comme syndic, m’ont également permis d’avoir un certain réseau et un aperçu de certains volets de la fonction. Notamment les liens entretenus avec les communes.
Quels dossiers occuperont votre temps prochainement?
La construction de l’Association des communes veveysannes (ACV) se poursuit actuellement. Nous voulons mettre de la substance au sein de l’entité. Nous souhaitons également développer le tourisme, car la nouvelle loi donnera plus de compétences aux régions. L’ACV, la préfecture et la Région Glâne-Veveyse sont d’avis de travailler au niveau du district pour développer des projets concrets comme la Maison des Amériques ou le développement de Rathvel et des Paccots dans une perspective 4 saisons.
La mise en place du batail lon des pompiers dans le sud du canton sera également un dossier important pour notre district et son avenir. J’ai souhaité que beaucoup de Veveysans soient impliqués dans le comité de pilotage et dans les groupes de travail pour faire entendre notre voix et défendre notre position dans cette nouvelle organisation qui sera effective dès le 1er janvier 2023.
On parle également d’agrandir le Cycle d’orientation. Ce projet pourrait-il se faire ailleurs qu’à Châtel-St-Denis, à Attalens par exemple?
Je ne veux pas être catégorique, mais ce n’est pas la vision de notre comité. La question est régulièrement posée, mais nous préférons rester centrés à Châtel-St-Denis. En 2030, il nous faudra compter quatre ou cinq classes supplémentaires. Ce chiffre ne justifie pas l ’ouverture d ’un nouveau CO. La question, aujourd’hui, se situe au niveau du besoin et de la pertinence d’une nouvelle piscine. Nous continurons de coordonner les discussions avec les communes.
Ces projets coûtent aux communes. Quel est leur sentiment au moment de délier leur bourse?
De manière générale, les communes appréhendent les conséquences financières de ces projets et leur réaction est logique, parce que nous parlons de sommes importantes. Par contre, elles sont conscientes des besoins du district. Il y a un gros travail politique en amont pour bien faire passer le message. Dès que les chiffres seront connus, elles pourront se projeter grâce à une clé de répartition bien définie.
De quelle manière les communes financeront-elles ces projets?
Par elles-mêmes, via leur participation financière aux différentes associations. Dans l’absolu, si une commune est en difficulté, elle n’a d’autre choix que d’augmenter ses impôts, mais nous ne souhaitons absolument pas en arriver là. C’est pour cela que nous menons déjà des réflexions pour anticiper. Nous ne souhaitons pas faire du luxe, mais répondre aux besoins, aux attentes et aux exigences de notre district.
Les prémices du Plan directeur régional (PDR) ont été présentées dernièrement. Etes-vous satisfait de l’avancée de ce dossier?
Tout à fait. Il est désormais lancé et sur de bons rails. Nous respectons le calendrier, même avec la pandémie. La structure et avancée, les travaux se passent bien avec les communes et les services d’Etat. La phase suivante interviendra en janvier-février avec les discussions sur les mesures à mettre en place. Nous savons déjà que les discussions seront animées entre les communes et il nous faudra trouver des arrangements pour satisfaire tout le monde le mieux possible.
Quelle relation entretiennent les neuf communes veveysannes?
Les relations entre les communes sont bonnes depuis bien des années. Nous devons encore soigner la communication pour éviter tout sentiment d ’ isolement. J’aimerais placer le plus de compétences possibles au sein de l ’AC V, pa rce que l ’A ssoc iat ion concerne toute la Veveyse. Les projets profiteront à tout le monde et les communes se sentiront plus impliquées. Nous louons depuis peu des locaux et aimerions professionnaliser la structure de l’ACV avec du personnel sous contrat, un organigramme défini avec des dicastères et des missions.
Comment jugez-vous votre expérience à la tête de la conférence des préfets cette année?
Enrichissante, parce qu’elle m’a permis de m’intéresser en profondeur à tous les dossiers que nous voyons. Elle m’a également donné l’occasion de jouer un rôle actif dans la gestion de la crise du Covid, notamment en présidant la cellule cantonale de coordination, et de maintenir une relation étroite avec les partenaires de l’Etat. Ce n’était cependant pas évident de gérer cette activité chronophage en étant le plus éloigné géographiquement.
Justement, la Veveyse est-elle importante pour Fribourg?
Peut-être un peu plus, mais toujours pas assez à mon goût. Le jour où j’estimerai que Fribourg nous considère vraiment, c’est quand le canton investira en Veveyse pour un service non obligatoire. Nous sommes le seul district dans ce cas-là.
Où en est le projet agglo Riviera/Veveyse/Haut-Lac (Rivelac)?
Pour le moment, toutes les communes concernées, dont les cinq veveysannes, sont toujours motivées à poursuivre les discussions, et nous avançons de manière coordonnée avec le PDR.
Comment imaginez-vous les cinq prochaines années à la préfecture?
Elles seront composées de plusieurs volets. Pour la partie importante du travail interne, je souhaite poursuivre dans la continuité avec l’équipe en fonction, compétente et motivée. Ensuite, il faut bien se rendre compte que les projets intercommunaux demanderont du temps et de l’énergie. En ce qui concerne la conférence des préfets, nous avons anticipé la nouvelle législature et avons déjà commencé les premières discussions quant à notre organisation future.
Propos recueillis par Maxime Schweizer
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