Homo homini lupus. L’homme est un loup pour l’homme. Adage bien connu, souvent entendu, peut-être incongru, parfois incompris.

Toujours est-il qu’un loup, si féroce soit-il, fascine. Il attire les regards, délie les langues et sème la terreur. Il est également splendide, sauvage, et joue un rôle de régulateur.

Si certains cherchent à le réintroduire dans nos montagnes, à le préserver, pas sûr qu’ils y gagnent. D’autres ne veulent, pour des raisons bien compréhensibles, pas du tout en entendre parler.

Mais quel animal merveilleux! Il fait parfois preuve d’une animosité excessive, mais après tout, c’est dans sa nature… il n’est pas orgueilleux.

Qui a eu la chance d’admirer le somptueux loup arctique, que dis-je magnifique, que l’on peut actuelle- ment trouver dans le Jorat, ne saurait le nier: le voir se mouvoir, majestueusement et d’un pas las, est un spectacle sensationnel. Tout bonnement exceptionnel. Il louvoie dans son espace, mais vous voit-il? Ses yeux semblent éteints. Sans entrain, incertains. Le confiner serait-il le maltraiter? Plaît-il? Le libérer reviendrait-il à le condamner?

On ne sait plus vraiment à quel saint se vouer. Ni à quoi se fier.

Les loups sont insatiables. Ils ne connaissent que trop peu les plaisirs de la table. Leur faim est incessante. Leur panse, elle, insouciante.

«L’homme est un loup pour l’homme.» Mais où est le loup, et que fait l’homme?

Tant de questions sans réponses… Sur une ultime rime, je vous l’annonce: je vous souhaite à tous un alléchant vendredi.

Christian Marmy