C’est parti!

jeu, 18. jui. 2019

A l’heure où vous lirez ces lignes, je serai certainement encore dans les bras de Morphée, en train de me repasser le film du cortège, du Couronnement et du banquet d’hier*. Ce sera trop tard pour que je puisse en parler dans cette chronique. Au moment où j’écris ces lignes, il est mercredi matin, 0 h 45. Je suis assis sur un banc, à la gare de Lausanne, en attendant ma correspondance.

La fatigue se fait sentir. Les 5500 acteurs-figurants ont déjà des mois de préparation et deux répétitions générales dans les jambes. La première, c’était samedi dernier. Et notre groupe de la Saint-Martin n’a pas réalisé sa meilleure prestation. La satisfaction se mesure souvent à l’euphorie qui règne dans les coulisses, après. Il faut dire qu’un paramètre, et pas des moindres, s’est ajouté par rapport à nos répétitions sous la tente de La Veyre et l’arène: le public.

Nous sommes observés par des centaines de visages. C’est donc cela, les quinze minutes de gloire (nous, c’est onze minutes pour être précis) dont parlait Andy Warhol. Dimanche, une répétition s’est ajoutée au programme pour permettre à chaque acteur-figurant de voir le spectacle. Encouragés par toutes les autres troupes, nous présentons une performance bien meilleure que la veille. Cela tient certainement aux encouragements entendus dans nos oreil- lettes: «Vous êtes beaux, la Saint-Martin» ou «Gardez votre belle énergie».

Des bureaux des Transports lausannois à celui du CIO en passant par la rédaction du Messager, nos esprits sont désormais ailleurs: à Vevey. Mardi soir, la tension monte d’un cran. Certains de mes proches sont dans le public. A la fin, je dois donner la main à une actrice-figurante. Elle me dit que je «tremble comme une feuille». En sortant, chacun dégaine son smartphone, à l’affût de la moindre remarque de son entourage. Il est temps de retourner dans l’arène pour le grand final. Nous saluons le public. Le metteur en scène Daniele Finzi Pasca nous chuchote: «Ne vous arrêtez pas de saluer, ce fut une belle répétition générale.»

Les enfants cherchent constamment à rendre fiers leurs parents. Nous, c’est de la part de Daniele Finzi Pasca que nous sommes en quête de félicitations. Dans le train du retour, c’est un peu la «troisième mi-temps» qui se joue, parmi les spectateurs au milieu des acteurs-figurants en costume et attentifs: «Qu’est-ce que tu as préféré?» «c’était long quand même!» ou encore «il y a de beaux effets avec le plancher LED». La nuit sera encore longue pour l’équipe artistique et les techniciens… Mercredi soir, l’arène était, pour la première fois, pleine. J’ai certainement, cette fois-ci, tremblé comme toutes les feuilles d’un arbre… VALENTIN JORDIL
*Je relate ici, toutes les semaines, les coulisses de la Fête des vignerons

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